Ces derniers mois nous avons publié 2 articles sur l’éco-conception et le RGESN (référentiel français d’Eco-conception) afin de vous les présenter.
Nous sommes convaincus que le référentiel du RGESN a un grand avenir et qu’il va permettre à nos services numériques de s’améliorer d’un point de vue de l’impact environnemental. Néanmoins, comme tout référentiel, et encore plus pour les référentiels récents, il a ses limites. C’est dans cette optique que nous travaillons chez K-LAGAN à son enrichissement.
Dans cet article nous vous présentons les limites principales que nous avons identifiées et les actions que nous avons mises en place pour y répondre à travers le travail exécuté pour la conception de l’Envi’Score.
Les critères du RGESN sont en mode « tout ou rien »
Le RGESN est un référentiel binaire, un critère est atteint où il ne l’est pas. Cette caractéristique est très pratique dans une démarche de certification ou de note mais ne permet pas de quantifier l’avancement de certaines actions. Cela peu vite mener au découragement des équipes en plus de ne pas indiquer finement la maturité d’éco-conception du service numérique.
Afin de répondre à cela nous nous sommes inspirés de TMMi. TMMi propose différents niveaux de maturité qualité, composés chacun de domaines de processus qui répondent à des objectifs spécifiques. Pour valider un niveau TMMi il faut valider l’ensemble des Domaines de Processus du niveau ainsi que tous les niveaux inférieurs.
On peut voir les Domaines de Processus, voir mêmes les objectifs comme des critères à remplir. A l’issue d’une évaluation TMMi on a bien évidemment un niveau avec les Domaines de Processus et objectifs atteints ou non… mais chacun de ces éléments non atteints à un % d’atteinte. Cela permet de voir le chemin à parcourir pour répondre à ce critère.
Nous avons inclus cette vision de % d’avancement pour chaque critère du RGESN et cet avancement rentre dans la note de notre RGESN enrichi.
Il est assez compliqué de savoir si l’on a atteint un critère
Le RGESN est un ensemble de 78 critères.
Les services numériques pouvant être évalués sur l’ensemble de ces 78 critères sont assez rare car certains critères sont spécifiques à une technologie (ex : IA et blockchain), un type de service numérique (un service Back-end ne sera pas ou très peu affecté par le thème du frontend) ou même la proposition du service (tous les services numériques ne proposent pas forcément de l’audio ou des vidéos).
De plus chaque critère, même s’il dispose d’une fiche explicative, est spécialisé sur un sujet et il peut être complexe de savoir si oui ou non le critère est atteint.
Afin de répondre aussi précisément que possible à cette problématique nous avons conçu un ensemble de questions pour chacun des critères. Par ailleurs, cela nous permet de mieux évaluer le % d’avancement énoncé dans le paragraphe précédent.
Pour rappel, voici les critères de la thématique la plus « instinctive » la stratégie :
Les critères RGESN ne sont pas « pondérés »
L’indicateur de couverture du RGESN est assez simple : un % des critères validés. Malheureusement, comme vous avez pu le constater dans cet article, le nombre de critères n’est pas forcément réparti équitablement par rapport aux différentes thématiques et les impacts des services numériques ne sont pas équivalents.
Afin de proposer une vision plus objective, nous avons travaillé sur 4 types de services numériques et nous avons pondéré les thématiques pour chaque type de service.
A noter : la priorisation de la dernière version permet d’avoir différentes couvertures en fonction de la priorité des critères.
Il y a peu d’indicateurs proposés par défaut par le RGESN
Le RGESN propose 1 indicateur : le % de critères validés.
La nouvelle version permet d’avoir des couvertures en fonction des 3 niveaux de priorité mais cela reste assez peu.
Afin de mieux cibler les axes d’amélioration nous avons mis en place des couvertures liées à chaque thématique :
Le RGESN ne prend pas suffisamment en compte la qualité et le développement
Le RGESN est un formidable outil pour mettre en place des bonnes pratiques liées à la limitation et la réduction de l’impact environnemental.
Malheureusement, il omet des thématiques qui nous semblent primordiales : le développement et la qualité. Attention cela ne veut pas dire que la qualité ou le développement ne sont pas abordés avec les critères précédents, ils le sont notamment à travers des revues mais uniquement avec un prisme lié aux autres thématiques.
Afin de répondre à ce manque nous avons ajouté la thématique de Qualité et la thématique Développement dont voici les critères que nous avons retenu :
Nous avons évidemment appliqué ces critères à nos indicateurs. Nous utilisons par exemple ce radar:
Conclusion
Après un travail et une analyse poussée du RGESN nous avons pu nous l’approprier et identifier les axes d’amélioration qui nous semblaient les plus pertinents. Nous les avons ensuite implémentés dans un « RGESN enrichi » que nous utilisons dans notre Envi’Score.
Ces améliorations que nous avons ajoutées sont des améliorations de « confort » qui permettent de mieux appréhender les critères avec la notion d’avancement et création de questionnaires, de « communication » avec l’ajout d’indicateurs mais aussi de « fond » avec l’ajout de 2 nouvelles thématiques.
Nous avons également fait particulièrement attention à pouvoir, à n‘importe quel moment, continuer à fournir le score du RGESN officiel afin de faire de notre RGESN enrichi une extension qui ne supprime pas certaines informations comme la couverture RGESN qui s’avèreront sûrement indispensable dans un futur proche.
