juillet 8, 2024

Introduction à l’éco-conception et au RGESN

Introduction à l’éco-conception et au RGESN

Le RGESN (Référentiel Général d’Eco-conception des Services Numériques) est un référentiel français dédié aux problématiques d’éco-conception.

A l’image du RGAA (issu du WCAG) qui a pour but d’améliorer l’accessibilité des logiciels, l’objectif du RGESN est de réduire les impacts environnementaux des services numériques en se concentrant, actuellement, sur 79 critères spécifiques.

Ces critères sont répartis en 8 thématiques :


Chacune de ces thématiques a pour but de répondre à des spécificités des services numériques en permettant de se poser des questions auxquelles on ne pense pas forcément lors de la conception des logiciels :

  • La stratégie

La stratégie est la prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique dans sa globalité.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique a-t-il été évalué favorablement en termes d’utilité en tenant compte de ses impacts environnementaux ?

Ce critère met en l’avant l’importance de penser les impacts environnementaux dès le moment où l’on commence à penser à construire le service.

Le service numérique est-il utilisable sur des terminaux âgés de 5 ans ou plus ?

Ce critère est là pour nous rappeler que le principal impact des services numériques c’est le matériel et la construction des matériaux. Avoir un service qui fonctionne sur des terminaux anciens permet de ne pas avoir à les renouveler.

Le service numérique a-t-il identifié des indicateurs pour mesurer ses impacts environnementaux ?

On ne peut pas améliorer ce que l’on ne mesure pas ! Les impacts environnementaux se doivent d’être améliorés et donc mesurés avec des indicateurs.

  • Les specifications

Les spécifications sont la prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique dès la conception.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique a-t-il été conçu avec une revue de conception et une revue de code en ayant pour un des objectifs de réduire les impacts environnementaux de chaque fonctionnalité ?

Les revues sont un des moyens les plus efficaces de prévenir les défauts. Il est primordial d’en faire sur les spécifications. Les défauts pouvant être liés à des impacts environnementaux négatifs il est important d’incorporer des vérifications sur le sujet.

Le service numérique a-t-il pris en compte les impacts environnementaux des services tiers utilisés lors de leur sélection ?

Un service numérique n’est pas isolé. Il utilise généralement des services tiers. Son impact ne se limite donc pas uniquement à lui mais s’étend à ses partenaires. Il est important de prendre cela en compte lorsque l’on sélectionne ses services tiers mais aussi partenaires et fournisseurs.

  • L’architecture

L’architecture est la prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique adapté à l’utilisation et aux évolutions du logiciel.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique fonctionne-t-il sur une architecture pouvant adapter la quantité de ressources utilisées en fonction de la consommation du service ?

Une architecture doit être capable de gérer des pics de charges. Mais ces « pics » de charge comme leur nom l’indique sont des pics. Il n’est pas nécessaire de pouvoir à tout moment les absorber. Une architecture doit être capable de s’adapter aux besoins afin de consommer de manière efficiente ses ressources.

Le service numérique utilise-t-il un protocole d’échange adapté aux contenus transférés ?

En fonction des contenus à transférer les protocoles sont plus ou moins efficace d’un point de vue impact environnemental. Cela doit être pris en compte dans l’architecture.

  • L’UX/UI

L’UX/UI est la prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique à travers son utilisation quotidienne.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique est-il utilisable via une connexion bas débit ?

Tout le monde n’a pas forcément toujours accès à une bonne connexion. Proposer un service qui fonctionne avec une connexion bas débit c’est proposer un service peu gourmand en ressources et donc ayant un impact environnemental négatif limité.

Le service numérique utilise-t-il du texte ou de l’image au lieu de contenu vidéo, audio ou animé lorsque cela est possible ?

Une image prend beaucoup plus de place que du texte. De même une vidéo prend beaucoup plus de place qu’une image. Il faut se demander à chaque fois que l’on utilise une vidéo si cette dernière ne peut pas être remplacé par une image… Et pour chaque image se demander si elle ne peut pas être remplacée par du texte.

  • Les contenus

Les contenus sont la prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique à travers son mode d’utilisation.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique utilise-t-il un format de fichier adapté au contenu et au contexte de visualisation de chaque image ?

Il est extrêmement important pour limiter son impact de proposer des contenus qui vont s’adapter au contexte. Il ne sert à rien d’avoir de la 4K sur des images ou des vidéos HD quand on regarde des vidéos sur un téléphone.

Le service numérique a-t-il une stratégie d’archivage et de suppression, automatiques ou manuelles, des contenus obsolètes ou périmés ?

Le stockage a un impact sur l’environnement. Il ne sert à rien de « garder » des contenus obsolètes et il est donc important de penser à les supprimer régulièrement afin de ne pas avoir de consommation inutile.

  • Le frontend

Le frontend est la prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique à travers la limitation de la consommation des interfaces graphiques.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique s’astreint-il à une limite de requêtes par écran ?

Les requêtes sollicitent les serveurs et sont un des facteurs les plus importants dans la consommation de ressources des services numériques comme on peut le constater avec l’ecoindex. Il est important de les limiter afin de réduire autant que possible l’impact du service numérique.

Le service numérique se limite-t-il au chargement des composants utilisés au sein des bibliothèques lorsque cela est possible ?

A quoi bon dépenser des ressources si cela n’a pas de sens ? Il est important de charger que ce qui est nécessaire. Cela est vrai pour les contenus du service numérique mais aussi pour les composants des bibliothèques.

  • Le backend

Le backend est la prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique à travers la limitation de la consommation de stockage et API.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique est-il configuré pour transmettre depuis le serveur des contenus compressés au client qui les accepte ?

Les contenus compressés prennent moins de place. Il est donc moins coûteux de les transférés comme cela pour limiter les impacts environnementaux.

Le service numérique définit-il des durées de conservation sur les données et documents qui le nécessitent ?

Moins on utilise d’espace moins on consomme de ressources. Pour limiter l’espace pris par les données on peut supprimer des données. Mais on ne peut supprimer ces dernières que si l’on est sûr qu’elles sont périmées. L’ajout de durées de conservation permet de répondre à cela.

  • L’hébergement

L’hébergement est la Prise en compte des différents impacts écologiques du service numérique à travers la limitation de la consommation des serveurs.

On y retrouve des critères comme :

Le service numérique utilise-t-il un hébergement qui fournit une politique de gestion durable des équipements ?

L’impact environnemental le plus fort des services numériques est sur le matériel. Préserver son matériel et donc avoir une gestion durable des équipements permet de réduire considérablement l’impact écologique du service numérique.

Le service numérique utilise-t-il un hébergement dont la localisation géographique est en cohérence avec celle de ses utilisateurs et de ses activités ?

Avoir des serveurs proches de ces utilisateurs réduit la distance nécessaire pour la transmission des données et de l’information. Cela réduit donc l’impact environnemental (et le temps de réponse) du service numérique.

Conclusion

Les impacts environnementaux des services numériques sont, aujourd’hui, des sujets systémiques et doivent être considérés à toutes les étapes de la vie du service numérique.

Le RGESN aborde ces sujets à travers l’analyse de bonnes pratiques d’éco-conception d’un service numériques. Il permet de définir une stratégie de réduction des impacts environnementaux de son service numérique et s’inscrit donc dans une démarche plus globale de GreenIT.

Le RGESN a évidemment ses limites et il est important de bien se l’approprier pour concevoir des améliorations permettant d’aller encore plus loin. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait et que nous vous présenterons dans un prochain article sur ce blog.


Marc Hage Chahine
QA Practice Manager

www.k-lagan.com
+34 93 535 1500
info@k-lagan.com

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